mardi, juin 27, 2017

FFF - Lionel JAFFREDO : "J'ai toujours essayé de faire mon travail correctement, en espérant me faire oublier..."

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , , , , ,


Publié le 27/06/2017 - Sur les terrains de Ligue 1 depuis onze saisons, l'arbitre de Saint-Avé a pris sa retraite sportive en mai, à 46 ans. Retour sur une carrière MAJUSCULE...

J comme JOUEURS

"J'avais plutôt de bonnes relations avec eux. Au début les joueurs testent l'arbitre, mais il y avait du respect. Je pouvais être à l'écoute mais aussi strict.
Il y avait des joueurs sur lesquels je pouvais m'appuyer mors des rencontres, pas forcément les capitaines. Ibrahimovic ? (le joueur avait insulté Lionel Jaffredo à l'issue d'un Bordeaux-Paris SG), il sortait d'un match, il était fatigué, même si ce ne sont pas mots à dire"



A comme ARBITRAGE VIDÉO

"Je porte un regard positif sur tout ce qui peut nous aider à ne pas léser une équipe. Tout arbitre est preneur d'une aide, mais elle doit être bien ciblée.
La Goal-Line-Technology enlève un poids à l'arbitre assistant. Beaucoup de joueurs et d'entraîneurs sont aussi demandeurs"


F comme FINALES

"La finale de Coupe de France arbitrée le 1er mai 2010 restera comme l'un des moments les plus forts de ma carrière (Victoire du PSG contre Monaco 1-0 ap). La Stade de France. La Marseillaise, la poignée de main avec le Président de la République...
Après, on avait pu profiter d'une belle soirée en famille (il a disputé une autre finale de Coupe de France, en 2008 et deux finales de Coupe de la Ligue en tant que quatrième arbitre)"


F comme FAMILLE

"Mon père a été arbitre de District et a toujours été présent avec moi. Il est décédé aujourd'hui, mais il serait très fier de mon parcours. A 16 ans, je ne pensais pas arriver à ce niveau là !
J'ai deux enfants et j'ai toujours essayé de passer inaperçu pour les protéger. Je leur ai toujours dit d'en parler s'ils subissaient des réflexions. Mais ils étaient aussi contents quand on parlait de leur papa en bien." 



R comme RETRAITE SPORTIVE

"Je n'ai aucun regret car j'ai toujours pu gérer mon activité professionnelle (il travaille à 80% à Pôle Emploi) avec l'arbitrage. Ce qui aurait été compliqué au niveau international. Conserver mon travail au service des indemnisations m'a permis de rester dans la vraie vie.
On voit beaucoup d'argent dans le foot et là on peut voir des gens au bout du rouleau. Mais à chaque fois, il fait essayer de faire respecter les règles avec la plus grande sérénité possible. J'ai l'avantage d'avoir choisi la date de ma retraite sportive (l'âge limite de 45 ans pour les arbitres de Ligue 1 n'existe plus), d'être bien dans ma tête. Mais les tests physiques étaient de plus en plus compliqués ! Je resterai de toute façon dans le monde de l'arbitrage."

E comme ÉMOTIONS

"La première fois que j'ai arbitré à Saint-Étienne et que j'ai entendu "Qui c'est les plus forts ? Évidemment c'est les Verts", ça m'a fait quelque chose. Marseille, Saint-Étienne, Lyon ou le Parc des Princes, ce sont des stades où l'on a envie de donner le meilleur.
Je me souviens aussi de mon premier Match de L1, TROYES / LE MANS en 2006, il y avait de l'émotion et beaucoup de stress car le terrain était gorgé d'eau. En plein mois d'août. Mais ça reste un très bon souvenir. Enfin, il y a mon dernier atch entre ANGERS et MONTPELLIER : Il y avait la famille, les amis.. les joueurs, les entraîneurs et le président d'Angers sont venus me saluer... On a pu s'amuser ensuite avec le sentiment du devoir accompli."


D comme DESCHAMPS

"J'ai beaucoup de respect pour lui. Un jour à Monaco, en dehors d'un match, on avit discuté enseble, c'était très sympa. On pense parfois que les joueurs ne nous connaissent pas, mais on voit qu'ils nous respectent. C'est agréable de voir la personne autrement qu'à travers une caméra.
Hugo LLORIS s'était aussi déplacé un jour à l'aéroport pour me dire bonjour, c'est sympa. J'ai apprécié aussi les messages de Paul LE GUEN et Rudi GARCIA pour ma fin de carrière."


O comme OUBLIER (se faire)

"Je me suis toujours dit : si on tape à ta porte, c'est que tu as fait une connerie...
J'ai toujours essayé de faire mon travail correctement, en espérant me faire oublier, sans faire trop de bruit. Je pense avoir laissé cette petite trace-là."



Source : OUEST-FRANCE